La poudrerie impériale puis nationale de
Sevran-Livry fonctionna tout juste un siècle, de 1873 à 1973. Elle compta
jusqu'à 3 300 ouvriers et produisit
jusqu'à 28 tonnes de poudre par jour.
Aujourd'hui, l'ancienne poudrerie nationale de Sevran-Livry,
est un parc urbain de 137 ha situé sur le territoire
des communes de Sevran,
Villepinte, Livry-Gargan
et Vaujours
(Seine-Saint-Denis), ouvert au public à partir de 1973 et traversé par le
canal de l'Ourcq.
C'est le seul site classé du département de la Seine-Saint-Denis en 1994.
* Pourquoi la poudrerie ?
1873 : début de la poudrerie.
Le 27 décembre 1865, Napoléon III signe le décret créant la poudrerie impériale de Sevran [1], pour la fabrication des poudres de commerce ne laissant à l'artillerie que cinq lieux de production sur la douzaine installée en France[2] (les sept autres servant à des usages civils).
Le 27 décembre 1865, Napoléon III signe le décret créant la poudrerie impériale de Sevran [1], pour la fabrication des poudres de commerce ne laissant à l'artillerie que cinq lieux de production sur la douzaine installée en France[2] (les sept autres servant à des usages civils).
Le site de Sevran est choisi pour sa situation
géographique, près du canal de l'Ourcq, près d'une ligne de chemin de fer,
et éloigné de plus de deux kilomètres des villes de Sevran et Livry-Gargan,
offrant ainsi une certaine sécurité. La construction de la poudrerie impériale
débute en 1868, mais
elle est interrompue par la guerre franco-allemande de 1870[1].
Celle-ci achevée, les travaux reprennent et se terminent en 1873[1].
La particularité de la poudrerie est qu'elle utilise la vapeur comme énergie
motrice (au lieu de l'hydraulique), grande innovation de Gustave
Maurouard, et que les bâtiments sont disposés en demi-cercle, à 110 mètres
du centre du moteur[2],[1].
En 1878, la poudrerie intègre une nouvelle organisation : la
commission des substances explosives (CSE). Dans les années 1880, le site
devient un centre d'étude et d'essais du Service des poudres et salpêtres[1].
Le 30 juin 1910, une explosion accidentelle de
près de deux tonnes de poudre eut lieu sur le site, ne faisant qu'un blessé
léger, mais occasionnant de nombreux dégâts matériels, dont à la poudrerie, la
destruction totale d'un bâtiment, la destruction partielle de quelques
bâtiments proches et, pour les environs, la destruction des vitres des maisons ;
la déflagration fut perçue dans un rayon de plus de vingt kilomètres[3].
Durant la Grande Guerre, plus de 3 200 ouvriers travaillent à la poudrerie de Sevran, encadrés
par une vingtaine d'ingénieurs et d'officiers[1],
produisant essentiellement de la poudre B[2].
La production est alors de douze tonnes de poudre par jour[1].
L'effectif redescend à environ 600 personnes
dans les années 1920-1930[2].
En 1937, compte tenu de la situation
internationale, la production de poudres pour l'armement est considérablement
développée[1].
La Seconde Guerre mondiale donne un nouvel
élan à la poudrerie, jusqu'en mai
1940. Dès le 13 juin 1940, les Allemands
occupent la manufacture. Puis ils installent, à des fins militaires, la
société Firma Buck sur une partie du site[1].
Au début de 1941,
une partie du personnel peut cependant reprendre une activité dans la
fabrication des fabrications
sont ensuite interdites par l'occupant[1].
En juillet 1944, des personnels de la poudrerie, en
fabriquant clandestinement des explosifs, participent activement à la Résistance[1].
La poudrerie est libérée le 26 août 1944 par Louis
Ménard et son équipe[1].
En 1945, la poudrerie reprend la fabrication des poudres militaires
et civiles et Louis Ménard retrouve la direction de la poudrerie[1].
Les années 1950 voient le succès de la poudrerie dans le domaine des cartouches
de chasse[1].
Le site retrouve son rôle dans les études et les essais d'explosifs et de
poudres de propulsives. Fin 1951,
l 'effectif, hors laboratoires, s'élève à 658 personnes[1].
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire